Source : http://cidr.org/Rapport-d-activites-2011-655.html

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Rapport d’activités 2011 - Entreprises agricoles, filières et marchés

Faits marquants de l’année 2011

L’année 2011 a été marquée par l’évolution dans de bonnes conditions et avec des résultats prometteurs du premier programme que le département met en œuvre en partenariat avec une Organisation faitière nationale de producteurs : le Conseil de Concertation des Riziculteurs du Bénin (CCR-B).

Mais 2011 a aussi été une année de transition pour le département qui a consacré une grande partie de ses efforts au montage et à la négociation de nouveaux projets ou de nouvelles phases de projets. Ceci a notamment été le cas pour le programme de démultiplication des entreprises agroalimentaires « Entreprises de Services et Organisations de Producteurs » (ESOP) en Afrique de l’Ouest au Bénin, Burkina Faso, Mali et Togo. Ces échanges ont permis d’affiner le programme notamment sur sa dimension d’étude d’impact des ESOP sur les producteurs. Les travaux sur l’élaboration du Fonds de capital-risque pour les entreprises agro-alimentaires se sont poursuivis ; fin 2011, le Fonds avait été abondé par de nouveaux partenaires mais n’était pas encore institutionnalisé.

Les évolutions politiques en Côte d’Ivoire, violentes encore au premier semestre, et leurs répercussions institutionnelles ont obligé le département à revoir et renégocier la configuration des partenariats qui étaient prévus pour la mise en œuvre d’un programme d’appui à l’organisation faitière des riziculteurs de ce pays.

Enfin, malgré les études de faisabilité effectuées en 2010 et les efforts déployés, les deux nouveaux programmes conçus n’ont pas pu être financés et donc démarrer. Il s’agissait :

Ces deux pistes de travail ne seront pas abandonnées et seront réactivées en 2012, mais ces échecs relatifs sont aussi caractéristiques du durcissement de la concurrence entre organisations non gouvernementales lors des appels à projets et démontrent la nécessité de réajuster la stratégie financière du département pour la mise en œuvre de son POS.

Le thème retenu par le département pour son programme de Recherche-Développement - gestion du fonds de Capital Risque pour les Entreprises su Secteur Agro-alimentaires (CRESA) est plus que jamais d’actualité. Les travaux préparatoires ont pu être menés notamment sur ses états financiers, l’analyse des options juridiques. Tous les interlocuteurs contactés se sont montrés intéressés par le caractère de la démarche, le positionnement innovant du fonds, et ont manifesté leur intérêt à en accompagner l’institutionnalisation et/ou déléguer la gestion de leurs fonds à la structure qui sera mise en place (Association Champenoise de Coopération Inter-Régionale (ACCIR), Alliance for a Green Revolution in Africa (AGRA)).

Le département a également commencé à déployer son programme de management des connaissances : quatre axes d’actions prioritaires étaient inscrits pour 2011 :

Trois axes de partenariats avaient été retenus par le département :

Deux actions de communication destinées à faire connaître les interventions du CIDR et du département en Afrique étaient prévues, la présentation du Plan d’Orientation Stratégique (POS) du CIDR en Côte d’Ivoire, reportée de fait à 2012, et, au Bénin, la réalisation et la diffusion d’un film réalisé sur le CCR-B. Celui-ci a été présenté lors de la première Journée du riz organisée en octobre 2011 à Cotonou devant un large public de professionnels du développement, de bailleurs internationaux et d’institutions publiques et privées béninoises. Son édition DVD est prévue en début d’année 2012 pour une diffusion plus large.

Evolution du contexte dans le secteur et les pays d’intervention

En Afrique de l’Ouest, on estime que la production 2011 de céréales (qui sert d’étalon pour estimer la situation) sera de 0,6 % supérieur à l’an dernier. Mais ce chiffre, a priori positif, cache de fortes disparités.

Dans plusieurs pays, notamment du Sahel, la production agricole a subi les conséquences des pluies tardives, des épisodes de sécheresse prolongés et des importantes infestations parasitaires, ce qui pourrait avoir des répercussions au niveau des marchés régionaux de céréales, avec une hausse des prix et de l’insécurité alimentaire.

Cette baisse est plus accentuée au Tchad, au Niger, au Mali, en Mauritanie, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire. Les niveaux de production céréalière enregistrent des déficits variant entre 15 et 52 % par rapport à l’année dernière. En comparaison avec la moyenne des cinq dernières années, les baisses enregistrées se situent entre 9 et 38 %.

Même si les récoltes sont meilleures dans les pays côtiers longeant le golfe de Guinée (comme le Ghana, le Togo, le Bénin et le Nigéria), la production qui y est attendue ne suffit pas à compenser ce recul de la production dans les pays du Sahel. Début 2012, les stocks paysans et communautaires sont faibles et les stocks institutionnels (offices des stocks de sécurité et stocks stratégiques) sont en-deçà du niveau conventionnel.

Le disponible fourrager pour le bétail est également en-deçà de celui d’une année moyenne dans tous les pays. La régénération des herbacées a été discontinue (ou stoppée) par le régime des pluies, la transhumance a été précoce et les conditions d’abreuvement étaient déjà mauvaises fin 2011 en Mauritanie, au Tchad et dans certaines zones du Mali. Les principaux produits animaux (lait, viande et œufs) y sont en forte baisse de production.

Dans le bassin central de l’Afrique de l’Ouest, on constate aussi des augmentations de 50 à 60 % sur les prix des céréales sèches.

Les mesures prises par certains gouvernements pour anticiper la reconstitution des stocks publics va créer des tensions sur les marchés en période post-récolte car elles visent à limiter l’exportation des céréales. Ces mesures aggraveront également les difficultés d’approvisionnement et la hausse des prix en zone déficitaire dans les pays voisins. Ces risques ont donc amené les Etats à adopter début mars 2012 un cadre régional de coopération des ministères en charge de la gestion des stocks nationaux de sécurité alimentaire au Sahel et en Afrique de l’Ouest (réunion Réseau des structures publiques en charge de la Gestion des Stocks nationaux de sécurité alimentaire au Sahel et en Afrique de l’Ouest RESOGEST).

Ainsi, au Mali, la production céréalière prévisionnelle est estimée à 5 138 000 tonnes. Même si le bilan céréalier laisse apparaître un excédent brut de 555 000 tonnes par rapport aux besoins, la production a connu une baisse notable de 20 % par rapport à la dernière campagne et le Gouvernement envisage de mobiliser 77 milliards de FCFA pour des actions subventionnées dans les zones les plus affectées (distributions alimentaires, distribution de semences et reconstitution du stock national de sécurité alimentaire).

Au Burkina Faso, en octobre, le Gouvernement avait déjà débloqué 6 milliards de FCFA pour l’achat de céréales au profit des populations vulnérables. Afin d’améliorer la disponibilité alimentaire, il a également initié une opération pour la production de 50 000 tonnes de maïs de contre-saison, mais cette opération risque de connaître des difficultés du fait de l’insuffisance des ressources en eau pour les cultures de contre-saison. En plus de ces mesures, le Gouvernement a élaboré et adopté un plan opérationnel d’intervention en vue de faire face aux difficultés alimentaires en perspective. Son coût total est estimé à environ 70 milliards.

Le Togo, le Bénin et la Côte d’Ivoire font partie des quatre seuls pays (avec le Nigéria) de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à disposer d’excédents de production sur la campagne 2011/2012 et n’ont donc pas pris de mesures similaires. S’appuyant plutôt sur les bonnes campagnes agricoles de ces dernières années, le Togo et le Bénin se sont au contraire attelés à la mise en place de leurs Programmes pluriannuels Nationaux d’Investissement Agricole pour la Sécurité Alimentaire (PNIASA).

Plusieurs autres facteurs internes et externes ont influé sur le fonctionnement normal des marchés, induisant des hausses précoces, voire très fortes, des prix par endroits, notamment en fin d’année et début 2012 :

La Côte d’Ivoire ressent encore les dégâts agricoles dus au conflit de ces dernières années et au manque de services d’appui aux activités agricoles. La crise post-électorale a de plus contraint plus de 180 000 personnes à quitter le pays pour chercher refuge dans l’Est du Libéria essentiellement, tandis que des milliers d’autres ont été déplacées à l’intérieur du pays. La plupart des personnes déplacées sont retournées dans leur région d’origine, suite à l’amélioration des conditions de sécurité, mais de nombreux ménages ont un accès limité à la nourriture et n’ont pu récupérer tous leurs moyens de subsistance. Le plan d’intervention humanitaire d’urgence pour la Côte d’Ivoire et les pays voisins lancé en avril 2011 a été révisé en juillet 2011 afin de mobiliser 166,6 millions USD pour appuyer l’aide humanitaire destinée à couvrir les besoins les plus urgents des réfugiés, des personnes déplacées et de la population hôte.

A Madagascar enfin, une faible récolte nationale de riz en 2011 et le renchérissement de cette céréale ont aggravé la situation générale de la sécurité alimentaire. Toutefois, une meilleure production enregistrée dans les régions du Sud qui sont régulièrement déficitaires a permis d’atténuer cette dégradation.


Evolution des programmes

En termes de démarrage de nouveaux programmes, le département est en retard sur son POS mais il faut noter que trois programmes complets sont identifiés et élaborés sur les deux premières années du POS bien que n’étant pas encore mis en œuvre. L’impact de ces retards dans la mise en œuvre se fera essentiellement ressentir dans les indicateurs à fin 2012.

Indicateurs d’objectifs du département :

Nombre d’entreprises ou unités de transformation et/ou de commercialisation appuyéesréalisé au 31/12/2010cible au 31/12/2011réalisé au 31/12/2011
réalisé 53 58 60
Burkina ESOP 6 8 8
Mali ESOP 8 8 8
Togo ESOP 12 14 15
Bénin ESOP 8 10 10
Madagascar ESOP 6 6 8
Bénin CCR-B 11 12 11
Nombre de producteurs bénéficiant des services des entreprises et organisations appuyées réalisé au 31/12/2010 cible au 31/12/2011 réalisé au 31/12/2011
réalisé 14 794 39 350 61 863
Burkina ESOP 3 515 4 000 4 275
Mali ESOP 1 028 1 500 810
Togo ESOP 4 756 5 500 5 765
Bénin ESOP 1 792 3 000 2 171
Madagascar ESOP 298 350 242
Bénin CCR-B - 25 000 48 600
Nombre de salariés permanents et occasionnels (en ETP) des entreprises appuyées réalisé au 31/12/2010 cible au 31/12/2011 réalisé au 31/12/2011
réalisé 345 385 384
Burkina ESOP 42 45 34
Mali ESOP 103 80 79
Togo ESOP 109 130 178
Bénin ESOP 63 80 61
Madagascar ESOP 25 30 32
Bénin CCR-B - 20 NS
Revenus versés par les entreprises aux producteurs en équivalent emploi à plein temps réalisé au 31/12/2010 cible au 31/12/2011 réalisé au 31/12/2011
réalisé 2 229 2 980 2 534
Burkina ESOP 383 430 959
Mali ESOP 209 300 214
Togo ESOP 988 1 100 1 050
Bénin ESOP 236 400 311
Madagascar ESOP 413 500 ND
Bénin CCR-B - 250 ND

Accompagner la croissance et démultiplier la portée des plates-formes nationales d’appui aux entreprises agricoles en Afrique de l’Ouest et à Madagascar

Afrique de l’Ouest

Le département et ses partenaires (Agence pour la Promotion de la Petite et Moyenne Entreprise en Agriculture et Artisanat - APME.2A, Initiatives Conseils Développement - ICD, Entreprise, Territoires et Développement - ETD) se sont fixés comme objectifs à l’horizon 2015 de multiplier par trois le nombre d’ESOP promues et appuyées (cent entreprises) et que ces entreprises aient des relations contractuelles avec 35 000 producteurs.

En 2011, le rythme de progression est resté modeste : les programmes d’activité des plates-formes et du CIDR ont été adaptés aux partenariats engagés et aux ressources financières disponibles, pays par pays.

Certaines des négociations avec les partenaires financiers, notamment celles entamées par le CIDR pour une convention programme ont pris un temps important et ont obligé le département et ses partenaires à, à la fois, prendre des risques en termes d’investissements et à réduire le volume d’activités. Ces négociations auront cependant permis d’aboutir à un niveau de dialogue et d’échanges approfondi avec ces nouveaux partenaires financiers, par exemple avec les équipes sectorielles (approche proposée, capitalisation, plans d’affaires et perspectives des ESOP, fonds CRESA…) et transversales de l’AFD (mesure d’impact, financement des petites et moyennes entreprises…).

Ainsi, l’essentiel des activités a tourné autour de l’accompagnement des ESOP existantes, du renforcement des capacités des plates-formes, d’études préalables et de six opérations tests pour de nouvelles ESOP. Un certain nombre de travaux de capitalisation ainsi que des travaux préparatoires à la constitution du fonds CRESA ont également été menés.

La période a été consacrée à la recherche et l’élaboration de nouveaux partenariats techniques et financiers (Banque Mondiale pour ETD au Togo et Bénin, AGRA et ACCIR pour le Mali, ACCIR, Boussé, SOS Sahel et Direction Générale de la Promotion de l’Economie Rurale du Ministère de l’Agriculture (DGPER) pour le Burkina Faso).

L’appui du CIDR a été dédié entre autres à :

Principales actions et avancées par pays :

Au niveau du renforcement et de la reconnaissance des plates-formes :

réalisé au 31/12/2010 cible au 31/12/2011 réalisé au 31/12/2011
Nombre de zones d’intervention des plate-formes 20 23 25
Burkina ESOP (provinces) 4 provinces /13 : Bougouriba, Boulgou, Nahouri et Sissili 5 provinces 7 provinces
Mali ESOP (villes) 8 cercles (préfectures) /49 : Bougouni, Dioila, Koutiala, Niono, Kati, Ségou, San, Yanfolilia 8 cercles 8 cercles
Togo ESOP (région) 5 régions (savanes) 5 régions
Bénin ESOP (département) 4 départements /12 : Collines, Couffo, Ouémé et Zou 5 départements 5 départements
Nombre de filières développées par les entreprises 4 filières différentes 8 filières différentes 7 filières différentes
Burkina ESOP 2 filières : soja et riz + 1 filière + 1 filière : niébé =3
Mali ESOP 3 filières : lait, soja et fonio 3
Togo ESOP 2 filières : soja, riz +3 +1 : semences = 3
Bénin ESOP 2 filières : soja, riz +2 +1 : miel = 3

Les principales avancées de 2011 se sont traduites :

Au niveau de l’accompagnement financier des ESOP

réalisé au 31/12/2010 cible au 31/12/2011 réalisé au 31/12/2011
Nombre de dossiers d’entreprises suivis et appuyés par le fonds de capital développement réalisé 33 40 44
Bénin 8 sur 10
Togo 12 sur 15
Burkina 6 sur 8
Mali 8 sur 8
Pourcentage d’entreprises appuyées par le fonds ayant bénéficié de crédit auprès de banques ou d’institution de microfinance réalisé 54% 55% 50%
Bénin 4 sur 8
Togo 12 sur 12
Burkina 0 sur 6
Mali 1 sur 8

Au niveau des ESOP

Sur les 41 entreprises (inclues celles en phase de toute première campagne test) d’Afrique de l’Ouest ont globalement été achetés 2500 T de riz, 1700 T de soja, 7.5 T de fonio, 8.4 T de Niébé, 185 000 litres de lait auprès de 13 000 producteurs sous contrats (cf. également plus haut le tableau reprenant les indicateurs d’objectifs du département). Leur chiffre d’affaires cumulé sur ces 4 pays est de 1,557 milliards de FCFA (2,37 millions d’euros).

Les avancées en 2011 sont notables malgré un environnement de travail parfois difficile (accès au crédit, délais de traitement des demandes de cofinancement plus longs que prévus, climat…) :

Au niveau des producteurs :

De nouveaux types d’appuis ont été développés en 2011. Ils ont porté :

Ce programme qui vise à développer la démarche ESOP dans le contexte malgache a démarré en 2007 en partenariat avec l’ONG malgache « Harmonisation des Actions pour la Réalisation d’un Développement Intégré » (HARDI). Il avait pour objectifs de consolider un Groupement d’Intérêts Economiques (GIE - transformation et commercialisation de produits agricoles) dans la région de Tuléar (Sud Ouest de l’Ile) ainsi que développer la démarche sur d’autres filières et entreprises dans la région Analamanga (plateaux à l’Est de Antananarivo). Il prévoyait aussi, à cette fin, d’appuyer la création et le renforcement des compétences d’une plate-forme ESOP au sein de l’ONG partenaire. Il s’achèvera mi-2012.

Malgré la pertinence des objectifs du programme, confirmée fin 2010 par une évaluation du projet commanditée par l’Agence Française de Développement (AFD), on peut constater des écarts entre ce qui a été réalisé et les prévisions : en fin de programme, neuf promoteurs sont appuyés (pour treize prévus) et seules deux entreprises ont des perspectives d’autonomisation immédiate dès début 2012. Deux raisons majeures à cette situation :

Plusieurs points positifs sont malgré tout à tirer de cette période :

La plate-forme a notamment beaucoup travaillé avec les promoteurs sur la valorisation de leurs produits et la recherche de marchés et cette expérience est reconnue comme une expertise de HARDI, pertinente et originale dans son environnement professionnel et institutionnel.

Le Comité Catholique Contre la Faim et pour le Développement (CCFD) examine ainsi avec intérêt la possibilité proposée par HARDI de continuer à appuyer les activités de la plate-forme pour une nouvelle phase de plusieurs années qui permettrait de consolider les acquis.

Appuyer la définition et la promotion de stratégies territoriales de développement agricole et rural

A Madagascar, le programme élaboré par le CIDR, HARDI et le Service national d’appuis aux CSA en 2011 visait le renforcement du rôle et des capacités des Centres de Services Agricoles (CSA) dans la mise en œuvre de la politique régionale de développement et de structuration des filières agricoles, élevage et pêche.

Son financement est en cours de montage. Le département et l’ONG malgache HARDI ont été présélectionnés pour accompagner les Comités Régionaux d’Orientation et d’Allocation des fonds de développement agricoles (CROA) et pour un appui aux centres de services agricoles dans plusieurs régions, appui qui pourrait être mené sur les bases suivantes :

En cas de succès de cette candidature, des premières activités seront donc menées avec les CSA ciblés. La mise en place d’un programme plus vaste est toujours envisagée pour 2012.

Renforcer l’implication des organisations professionnelles à vocation nationale dans le développement des filières agricoles

réalisé au 31/12/2010 cible au 31/12/2011 réalisé au 31/12/2011
Nombre de nouveaux programmes mis en œuvre impliquant des organisations professionnelles agricoles de taille nationale démarrage du programme Bénin CCR-B
Programme Côte d’Ivoire élaboré et déposé
2 programmes en cours : Bénin CCR-B et Côte d’Ivoire FENARIZ-CI
Etude de faisabilité nouveau pays
2 programmes en cours : Bénin CCR-B et Côte d’Ivoire FENARIZ-CI
Elaboration d’un programme sur le Haute Guinée
Première ébauche d’un programme régional Afrique de l’Ouest avec le CRCOPR

Bénin

Ce programme mis en œuvre avec ETD vise à appuyer la dynamique dans laquelle le Conseil de Concertation des Riziculteurs du Bénin (CCR-B) et ses membres se sont engagés (planification stratégique, partenariats) en renforçant de manière rapide et efficiente leur capacité à rendre des services à leurs adhérents. Elle articule :

Toutes les activités planifiées en 2011 ont été réalisées ou engagées. La création d’un fonds de garantie (120 000 Euros), les activités d’aménagements de bas fonds (60 ha), de construction de magasins de stockage (6) et de fournitures de matériels à 48 unions communales ont été menées à bien.

Les impacts de ces investissements sur les organisations membres du CCR-B (présence accrue de ces organisations sur le marché du riz) et sur les producteurs (amélioration des conditions de commercialisation, meilleure valorisation des produits) seront visiblement importants mais ne seront réellement significatifs qu’à fin 2012, les entreprises promues devant s’appuyer sur la récolte de riz de novembre 2011-janvier 2012 pour démarrer réellement leurs activités.

Les activités programmées en matière d’accompagnement pour l’élaboration des projets d’entreprises, de conseil au personnel du CCR-B, de formation aux itinéraires techniques de production pour les producteurs, à la gestion pour les producteurs élus des unions communales et régionales, et d’études (formation du prix du riz, recensements des producteurs…) ont également été toutes réalisées.

Les activités comme le travail en matière d’ingénierie de formation (formation des conseillers régionaux) ou la mise en œuvre des plans d’affaires par les unions communales et régionales ont été initiées et s’achèveront en 2012.

Le programme a permis de démontrer que le CCR-B et ses membres sont en mesure de contribuer fortement à la mise en place de systèmes durables d’approvisionnement en intrants, de collecte et de transformation et de commercialisation du paddy.

Conformément à ses objectifs, le programme a fortement contribué à placer le CCR-B et ses membres comme des acteurs incontournables pour le développement de la filière riz au Bénin, tant aux niveaux national que régional et local. Ils ont ainsi été le principal interlocuteur de l’Etat dans la distribution d’intrants aux riziculteurs et pour la mise en place de réseaux de producteurs de semences et, avec la Plate-Forme Nationale des Organisations Paysannes et de Producteurs Agricoles (PNOPPA), ils ont été consultés par l’Etat dans l’élaboration d’un partenariat Banque Mondiale/Etat Béninois.

Fin 2011, le CCR-B a sollicité le CIDR et ETD pour l’accompagner dans l’élaboration de ses nouvelles orientations stratégiques. Ce chantier permettra de définir précisément les axes sur lesquels pourront être engagés de nouvelles collaborations.

Côte d’Ivoire

L’année a été plus particulièrement consacrée à une étude et une analyse du contexte postélectoral et de l’évolution du positionnement des acteurs sur la filière riz. Cette étude et de nombreuses rencontres avec les acteurs représentatifs de la filière ont permis la reformulation des modalités de partenariats du projet (sans que soient modifiés ses objectifs et les activités prévues), et leur acceptation par l’ensemble des parties concernées (OPA, Etat ivoirien, bailleurs dont l’AFD).

2011 a également permis de mener des actions pour un démarrage effectif des activités dès la reconnaissance juridique de la faîtière acquise : rédaction des profils de postes à pourvoir, notes méthodologiques sur la mise en place du fonds de soutien, méthodes de diagnostic des Coopérative Départementale de Riziculteurs (CODERIZ), planification technique et financière des activités, …

Nouveaux programmes

Le programme conçu et élaboré en Haute-Guinée avec la FUPRORIZ-HG a été proposé en 2011 à l’AFD (Fonds d’Innovation Sectorielle (ONG) - FISONG) et au Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA) sans que ces pistes n’aboutissent. Les contacts pris pour son financement seront réactivés en 2012.

Un programme d’ampleur régionale a été ébauché en fin d’année avec le Cadre Régional de Concertation des Organisations de Producteurs Rizicoles (CRCOPR) qui évolue au sein du Réseau des Organisations Paysannes et de Producteurs de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA). Ce nouveau programme intègrera à la fois des actions de renforcement de l’organisation au niveau régional et des appuis à quatre organisations faitières nationales (dont deux seraient accompagnées dans leur création). En phase avec son plan d’orientation stratégique, il représente aussi pour le département une occasion de donner à cet axe stratégique une ampleur régionale.

Développer un modèle organisationnel du département qui tienne compte de la diversification de ses approches

Sans perdre de vue ses priorités, le département a dû s’adapter aux évolutions et retards dans la mise en œuvre des programmes prévus. L’équipe est restée limitée à trois conseillers (avec le remplacement d’un CT au Bénin en fin d’année (fin de contrat)). La cohésion de l’équipe a pu cependant être renforcée autour d’échanges réguliers sur les activités, d’ateliers de travaux communs en septembre sur des thèmes impliquant toutes les expertises disponibles au sein de l’équipe, et surtout par une plus grande implication des conseillers techniques dans les travaux du département (préparation des dossiers de demande de financement, renforcement des compétences des deux plates-formes du Burkina Faso et du Mali (bilans de compétence des équipes et formations, audits des fonds investis dans les ESOP)).

La future organisation qui sera mise en place en 2012 autour du programme régional ESOP est également élaborée.

2011 a vu également se concrétiser quelques avancées en termes de recherche et mise en œuvre de nouveaux partenariats : des contacts ont été pris notamment en Côte d’Ivoire auprès de sociétés internationales (opérateurs de téléphonie notamment) qui développement des politiques de RSE de même qu’auprès de certaines fondations privées d’entreprises (Seed Foundation du groupe Pierson Export par exemple), ou philanthropiques mais particulièrement axées sur le développement de l’entreprenariat (AGRA et son département « market acces »).

Le département a pu aussi intéresser à sa démarche des organisations françaises s’appuyant sur des producteurs agricoles : signature d’un partenariat de quatre années avec ACCIR en Champagne Ardennes (financée par le reversement par leur coopérative d’1/1000ème de leur chiffre d’affaires), première visite d’échanges avec le Centre Français du riz et le syndicat français des riziculteurs en Camargue.

Le département (directeur et CT) a enfin défini des modalités de veille technique et sectorielle qui seront appliquées en 2012.

Contribution aux priorités politiques du CIDR

Accompagner la modernisation des économies locales et la création d’emplois

C’est avant tout par la promotion d’une approche entrepreneuriale des économies rurales que le département a contribué à cette priorité du CIDR.

S’inspirant des modèles d’entreprises développées ces dernières années (ESOP), le département propose des modèles de développement économiques qui se démarquent du fonctionnement traditionnel des filières agricoles et des pratiques de mises entre leurs acteurs. Cette modernisation s’appuie sur une gouvernance partagée, des relations contractuelles stables entre acteurs, des services aux producteurs pour la mise en œuvre d’une agriculture « marchande » et pour une meilleure répartition de la valeur ajoutée créée.

Tous les nouveaux programmes du département identifiés et élaborés visent à fournir en priorité une clientèle urbaine locale sensible au développement des PME dans leur pays mais surtout des produits compétitifs en qualité et prix face aux produits importés.

Outre la promotion des ESOP et leur accompagnement, le département a donc mis en œuvre cette dimension dans le cadre d’un partenariat avec une organisation professionnelle agricoles faitière et ses membres (unions régionales et communales) au Bénin, le CCR-B.

Le CIDR, ETD et le CCR-B ont organisé des ateliers d’aide à la décision pour des actions économiques au niveau de chaque Organisation Professionnelle (unions régionales et communales) membre du CCR-B. Puis les investissements prévus ont été réalisés : magasins, bas fonds, matériels post-récolte.

Ces OPA et des opérateurs privés ont ensuite été appuyés afin de gérer ces investissements et fournir des services aux riziculteurs. Ces mêmes opérateurs peuvent aujourd’hui faire appel à un fonds de garantie pour développer leur activité. Le CCR-B a vu ses capacités organisationnelles renforcées par le recrutement d’une équipe salariée de huit cadres, par des actions de formations et par son rôle central dans la mise en œuvre de l’action. S’appuyant sur la dynamique du projet, le CCR-B a montré sa capacité à concevoir et négocier de manière globale avec le Gouvernement des services des partenariats innovants (accès aux intrants à crédit, ventes de leur produits, notamment de semences). Le projet poursuit ses activités sur financement AFD (fin 2012), ce qui permettra de consolider les acquis en termes de services aux producteurs et de modernisation des exploitations familiales.

Le nouveau projet conçu à Madagascar, finalisé en mai, est un programme d’appui à des centres de services agricoles de district dans la région Sofia. Il a également pour objet d’accompagner cette dynamique de modernisation des économies rurales en appuyant la mise en œuvre de politique de développement agricole et rural notamment sur des partenariats privés (ONG, OPA, entreprises agroalimentaires) - publics (autorités de la région, services décentralisés de l’Etat), et de promouvoir des activités génératrices d’emploi.

Participer au renforcement de la dimension sociale du développement

Les termes de référence du travail prévus sur les méthodologies de mesure des impacts des ESOP sur les producteurs et leur environnement ont été largement affinés et ses objectifs et le budget qui y sera consacré significativement renforcés. Sa mise en œuvre en 2012 permettra de mesurer l’impact social des ESOP.

Favoriser au niveau des territoires la cohérence des politiques sectorielles et de développement durable

Le département n’a pas encore mis en œuvre de programme répondant à cette priorité mais les interventions conçues pour la région Sofia à Madagascar s’intègrent totalement dans cette logique en visant à accompagner la mise en œuvre de politiques sectorielles au niveau d’une région. L’action définie s’est notamment inscrite dans la logique du processus de décentralisation en cours à Madagascar.

Une réflexion sur des actions internationales, à l’échelle de la région Ouest-Africaine, a également été entamée avec dans un premier temps un appui (avec d’autres organisations internationales) à la constitution du Cadre régional de concertation des riziculteurs d’Afrique de l’Ouest (CRCOPR - créé dans le giron du ROPPA) au premier semestre. En fin d’année, le CIDR et le CRCOPR ont ébauché les grandes lignes de ce que pourra être une action conjointe. Cette action viserait à appuyer le CRCOPR et ses membres nationaux pour qu’ils puissent se positionner en interlocuteurs des instances régionales et bailleurs internationaux. Ils pourront alors influer les politiques sectorielles définies à l’échelle régionale (CEDEAO, Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), etc.), leur cohérence et le rôle qu’elles donneront aux organisations professionnelles agricoles.

Documents joints

lundi 22 octobre 2012